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Colombie - Playa Brava Teyumakke

Dernière mise à jour : 25 juil. 2018

24/11/2017

RECIT - Playa Brava


Parfois, nous n’avons pas la réponse à « Pourquoi tu fais ça ? »

En effet, je n’ai pas la réponse à cette question que je me la suis posée ce matin en partant de l’hôtel, à Santa Marta.


Quelques semaines avant de partir en Colombie, je me suis dit que faire quelque chose de différent serait intéressant…et que trouver un hôtel dans lequel peu de personnes seraient allées était surement une bonne idée.

Alors quand j’ai vu qu’il y avait un « hôtel » dans le parc de Teyronna, au nord de la Colombie, accessible uniquement par une randonnée de 3h, je n’ai pas hésité à réserver pour 2 nuits.

Sur le site de réservation, des photos montrent quelques cabanes posées sur le sable, le tout entouré de végétation...plutôt sympa !


HOTEL à SANTA MARTA (nord de la Colombie) - 9H - Je comprends dès le départ de l’hôtel que je m’aventure loin des sentiers battus.

Pour commencer, je trouve avec difficulté le bus qui fait la route en direction de mon point de départ: Calabazo (j’ai une carte basique entre les mains qui m’indique où je devrais m’arrêter).

Le trajet me parait long, nous sommes dans un bus très ancien, celui-ci est rempli de marchandises et de voyageurs. Les gens crient au chauffeur pour s’arrêter sur la route, mais moi je ne vois aucun panneau, j’ai beau essayer de me faire comprendre mais le chauffeur n'en a rien à faire…bref, j’ai galéré.

Au final, je finis par être déposé au bord de la route à Calabazo, qui est en fait juste un village de 10 cabanes avec aucune indication. Je me demande même si ce n’est pas une blague tellement il n’y a rien ici.

Il est quasiment midi, mon ventre me dit alors qu’il faudrait que je prenne quelque chose à manger « au cas où ? », j’achète alors à une marchande ambulante, 3 mandarines, une banane et un empenadas (que je mange sur place).

Il ne me reste plus "que la randonnée" et je serai à destination. Au milieu du village, des gens me disent de prendre à gauche pour commencer la randonnée dans le parc de Teyronna à destination de Playa Brava.

Petite info, qui fera la différence, j’ai 2 sacs. Un sur le dos et un sur le ventre, soit environ 25kg (1ère erreur stratégique).

Après quelques minutes de marche, un enfant me demande si je veux payer pour me faire accompagner par un âne qui porterait mes affaires…je lui dis : « Hiro, soy joven, no necessito ayudar, gracias ». (2ème grosse erreur de ma part)

Pour la faire courte, au bout de 20 min de marche, mon tee-shirt était complètement trempé de transpiration et j’avais l’impression qu’on m’avait rajouté des pierres dans le sac. Le taux d’humidité est à son maximum et devant moi se dressent des montagnes, on m’a dit qu’il y en a pour 3h – 3H30…je me dis alors que je vais mourir avant d’arriver.


Mais le problème c’est que cette galère se transforme en défi pour moi ! Réduire le temps à moins de 2H30 et oublier que mes sacs sont trop lourds (et oublier la faim…surement le plus difficile). Le parcours est véritablement très très difficile, ça monte énormément, il y a de la boue de partout et il faut traverser des petits cours d’eau régulièrement.

Je suis quasiment seul au monde dans la jungle colombienne (on me dira plus tard qu’il y a des Pumas, des araignées et des serpents venimeux)…et je ne fais que de me répéter…pourquoi tu fais ça ? Tu ne pouvais pas rester tranquillement à Bogota ou visiter une ville normale ?...dans ces moments là, je me déteste !

Je me dis aussi, que je vais devoir refaire ce chemin pour le retour, j’ai presque envie de chialer tellement ça me déprime.


Après 2H15 de marche (certains diront « c’est tout ? »), j’arrive enfin à destination, c’est comme une délivrance, je ne peux pas exprimer le soulagement que ça procure.

Désormais c’est une aventure de ROBINSON qui m’attend. Il n’y a pas le confort moderne ici : pas d’électricité, pas de douche, pas internet.

Je suis accueilli par un couple de Colombiens, à qui je dis directement : « el camino para venir es un poco difficil #jesuismortdefatigue ».

On me montre ma cabane, qui se trouve en face de la mer, plutôt charmant mais très rustique. Il y a un hamac sur la petite terrasse qui me tend les bras…j’en profite pour me reposer une petite heure (ou deux).



Une chose que je comprends immédiatement à ce moment la, le temps va paraître beaucoup plus long ici. Il n’y a pas d’autre touriste que moi, et surtout il n’y a rien à faire (pourquoi tu es venu là alors ???).

Cette situation me rappelle une petite aventure dans laquelle j’avais été confronté des années au préalable lorsqu’avec mes compagnons de route nous avions vécu une semaine en Australie dans un patelin nommé Whitton, ou il n’y avait rien à faire. Ca nous avait fait beaucoup réfléchir (chose rare) et nous en avons gardé un souvenir incroyable.


La nuit tombe vite, je me retrouve avant 18H dans le noir complet. Je me dirige vers la cabane principale pour diner, j’ai droit à un morceau de poulet avec de la purée et quelques légumes. C’était très bon, j’en aurais mangé 4 fois tellement j’avais faim mais je retourne dans mon bungalow avec ma lampe frontale et l’espoir d’un petit déjeuner plus frugal.

Il est 19H30, je me couche.


Comme rien n’est jamais simple, dans la nuit, un gros orage éclate sur la plage. J’ai droit à la total : éclairs, tonnerre, pluie avec en bonus, tous les animaux de la jungle qui poussent des cris bizarres. Faut savoir que le bungalow est complètement ouvert, pas de porte et pas de fenêtre… l’Aventure. J’arrive, tant bien que mal à me rendormir.

Je me réveille à 5H00 du matin, et je me dis… une belle journée « de rien faire » s’offre à toi.

Le petit déjeuner reste très light, j’ai l’impression de faire un régime forcé, mais j’accepte (je travaille mon mental).

Ma journée se résumera à lire, faire des photos, me baigner, me balancer dans le hamac, et parler avec les hôtes. Vers 16H30, quelques nouveaux arrivant débarquèrent de la foret, j’ai eu la sensation que c’était une équipe de sauvetage qui venait me chercher.





Le lendemain c'est déja le Jour du grand départ, petit déjeuner 7H et mise en marche 8H ; le chemin du retour est très boueux et beaucoup plus difficile qu'à l'aller, je décide alors de payer pour avoir une mule qui portera mes affaires. (le gars est un génie !)

Au final, ce court séjour en solitaire m'a fait prendre conscience que je ne suis pas fait pour ne pas partager ces moments ;)

Mais pour tous ceux qui aiment les Aventures, les Galères et l’Insolite, je conseille vivement d’aller à Playa Brava Teyumakke… pour les autres, n’y pensez même pas une seconde !

INFOS PRATIQUE :

Prix de la nuit en bungalow (petit déjeuner inclus) = 160 000 pesos (environ 45€ la nuit)

Prix du repas (midi ou soir) = 30 000 pesos (environ 8,5€ le repas)

Si vous souhaitez y aller, je conseille d'avoir un sac à dos de maximum 10kg, un poncho, 2 litres d'eau et une barre hyperproteinée ;)

Paiement uniquement en espèces.

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